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Observations sur le tome 10


Répliques

 

Yut-Lung : « Tu es sûr ? Ce n’est pas juste. Pourquoi toi ? »

Eiji : « … Cherchez pas. Vous pouvez pas comprendre. Vous pourrez jamais comprendre ! »

Les paroles de Yut-Lung révèlent la jalousie amère qu’il ressent envers Ash, et que Sing détectera lui aussi par la suite. Ash, en effet, a connu un passé aussi douloureux que Yut-Lung, et pourtant il accorde sans compter ses sentiments à Eiji. Pourquoi ? Pourquoi lui ? Le Chinois ne parvient pas à comprendre, et se résout à lutter contre le jeune voyou, qui bien que semblable à lui a pourtant choisi une voie bien différente.

Eiji sait qu’Ash possède encore une faculté que Yut-Lung refuse : celle de pouvoir aimer. Il est dépassé par le refus de Yut-Lung d’assumer ses propres sentiments.

 

Sing : « Je comprends… mais… je peux vraiment pas le laisser seul dans cet état. »

Sing est le seul à avoir détecté la faiblesse de Yut-Lung. Malheureux à en mourir, ce dernier a provoqué Eiji en l’encourageant à le tuer, en ne plaisantant qu’à moitié. Sing était venu auprès de lui pour en apprendre davantage sur la soi-disant mort d’Ash, mais l’autre n’en sait pas plus ; accablé de chagrin, il refuse sa sympathie. Si Sing s’efface, il ressent apparemment trop d’attachement envers Yut-Lung pour lui obéir tout à fait et l’abandonner à un moment où il ne se défendrait pas face à une attaque ; il entreprend donc de le suivre en cachette.

 

Dino Golzine : « Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Ce que vient de dire cet homme ! Ash est mort ? Personne ne m’en a informé ! Vérifiez-moi tout de suite cette information ! Ce minable de Kippard… Il va me le payer !

Dino Golzine avait pourtant ordonné à Arthur d’éliminer Ash par n’importe quel moyen ; sa surprise révèle qu’il ne s’attendait pas à ce que l’entreprise réussisse ! Il ne tient donc pas à voir son ancien protégé mourir, il tient même visiblement beaucoup à lui puisque cette nouvelle semble le mettre en colère !

 

Max : « Il est comme mon fils… Je ne pourrais jamais le confondre avec un autre. Si Eiji était là, il dirait la même chose que moi. »

Max voue à Ash un amour profond. Seul Eiji, estime-t-il, peut aimer Ash davantage que lui. L’ampleur de ses sentiments lui permet de savoir qu’Ash n’est pas mort ; aucun substitut ne le trompera.

 

Dino Golzine : « Mannerheim n’en peut plus tellement il a envie de te découper en morceaux ! Si tu restes ici, il finira par obtenir ce qu’il veut ! En chien obéissant, tu n’auras plus aucune valeur ! Tu ne seras bon qu’à finir en charpie ! Ça te met en colère ? Et tu as encore suffisamment de forces pour me lancer des regards haineux ? Alors survis ! Survis et sors de ce gouffre ! Je te poursuivrai où que tu sois, je te traquerai comme un animal. Tu ne m’échapperas jamais ! »

Déchu de ses fonctions, Dino Golzine n’a plus aucun pouvoir. Il ne peut rien pour Ash. Il exhorte alors ce dernier à s’échapper par ses propres moyens ; bien qu’en mauvaise posture, et même si sa situation semble désespérée, il en est probablement capable. De toute évidence, Dino Golzine ne souhaite pas la mort d’Ash, mais quelle sorte de valeur lui attribue-t-il exactement ? Son « je te poursuivrai où que tu sois » semble signifier qu’il ne le laissera pas lui échapper, fut-ce à cause d’une organisation aussi peu scrupuleuse que le Centre de Santé Mentale. Une chose, en tout cas, est sûre : son intervention provoque la colère d’Ash. Une colère qui lui donnera suffisamment de ressources pour effectivement sortir de ce piège mortel. Ce passage souligne une fois de plus l’ambivalence de la relation Ash/Golzine.

 

Sing : « Rassure toi, Yau-Si ne sait rien et j’ai pas l’intention de lui dire. »

Notons que s’il n’abaisse pas encore totalement sa garde, Eiji est pourtant immédiatement apaisé par ces paroles. Eiji estime sans doute que les chefs de gangs ont suffisamment de dignité et qu’on peut leur faire confiance, fût-on en danger.

 

Eiji : « Tu es un des hommes de Yau-Si ? »

Sing : « Moi ?! Déconne pas ! C’est vrai qu’il m’a sauvé la vie mais ça fait pas de moi son larbin ! Mon seul boss, ça sera toujours Shorter ! »

Plusieurs informations sur Sing transparaissent dans cette seule réplique. Tout d’abord, il s’emporte quand Eiji le prend pour un homme de Yau-Si : il est donc fier et ne supporte pas qu’on puisse le croire au service de qui que ce soit (c’est bien un chef de gang !). Ensuite, il ne nie pas avoir été sauvé par lui ; aussi fier soit-il, il reste honnête et ne se cache pas la vérité, au contraire il l’avoue avec franchise et sans chercher à se justifier. Enfin, il répète à nouveau que le seul supérieur qu’il se reconnaîtra jamais est Shorter Wong, à qui sa loyauté est totalement acquise. Seule l’absence de Shorter fait de lui le boss de Chinatown ; dans le cas contraire il lui cèderait sans hésiter la place.

 

Ash : « Le meilleur système de surveillance ? Il n’en reste pas moins manipulé par des humains, non ?… »

Ash a repris du poil de la bête et réfléchit sérieusement au moyen de s’évader. Il n’est pas impressionné par la difficulté de la tâche, estimant sans doute qu’il existe toujours un moyen de berner les êtres humains, quels que soient leurs moyens à disposition.

 

Baron Zaharev : « L’air est pestilentiel, ici. »

Dino Golzine : « Nous sommes pourtant dans ce que l’on décrit comme le meilleur cadre de vie possible à New York. »

Avant même de se saluer, ces deux hommes ont par ces propos emplis de sous-entendus ouvert les hostilités et montré leur caractère. Golzine, habitué, ne s’est pas laissé démonter… et il en continuera ainsi durant le reste de la conversation. Leur milieu n’est vraiment pas très aimable, lol.

 

Dino Golzine : « Comment pourriez-vous comprendre ? C’est moi qui l’ai trouvé, qui l’ai fabriqué ; c’est l’être le plus démoniaque de ce monde. Vous n’êtes pas de taille à l’affronter, baron Isaac Zaharev !... Intelligence, force, un esprit indomptable, une classe et une beauté incomparables. Un prince des ténèbres tout puissant, voilà ce qu’il devait devenir. Le laisser vivre ou le tuer, cette décision n’appartient qu’à son créateur : moi ! »

Le point de vue de Dino Golzine sur Ash. Pour commencer, il le couvre de qualités : Golzine est fier d’avoir découvert Ash et de l’avoir formé, de plus il l’admire sans doute pour tous ces éloges qu’il lui fait, mais vraisemblablement, son plus grand plaisir consiste en l’exclusivité de l’ascendant qu’il exerce ou aimerait exercer sur lui. Qu’Ash démontre ses capacités et éventuellement vainque ses ennemis le couvre de joie. Il est toutefois intéressant de noter que Golzine omet d’évoquer –volontairement ou non ?- la part humaine d’Ash, sa sensibilité et les émotions qu’il sait brider sans parvenir à les effacer.

 

Observations

 

Quand Eiji se décide à raconter l’histoire de Shorter à Sing, il ne le fait pas vraiment pour lui faire connaître la vérité. Eiji sait qu’impliquer Sing dans l’affaire Banana Fish ne pourra que lui être préjudiciable, mais il craque quand Sing affirme vouloir se battre contre Ash qu’il estime coupable d’avoir trahi Shorter. En fait, Eiji est surtout ému par le désir de protéger Ash et de rétablir son honneur.

 

Le passage où Ash séduit et tue le garde pour s’échapper de sa cellule est très bel exemple des capacités d’Ash à jouer la comédie et à user de son charme pour parvenir à ses fins.

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