Répliques
Nadia Wong :
« Tu n’as pas besoin de parler, j’ai compris. »
Nadia sait déjà qu’il est arrivé quelque chose
à Shorter. Elle essaie de rester forte, de conserver sa dignité, mais l’émotion
la submerge. Charlie perçoit sa souffrance ; devant lui, elle ne dissimule
pas son chagrin.
Eiji :
« Pourquoi vous avez la trouille, depuis tout à l’heure ? C’est quoi
le problème ?
Alex : « Le
boss est de très mauvais poil au réveil. Et quand je dis mauvais, je suis
modeste.
Eiji : « ….
C’est tout ?! » (…)
Au-delà de la portée comique, ce passage révèle
la différence de points de vue d’Eiji et du gang d’Ash sur ce dernier, chacun
demeurant abasourdi devant les réactions de l’autre. Eiji a essentiellement
connu Ash alors qu’ils étaient en cavale sur les routes ; de plus, il a
développé avec lui une relation d’amitié particulièrement intime, Ash s’étant
comporté envers son ami d’une façon sympathique et ouverte qui lui est
inhabituelle. Eiji n’a pas encore
vraiment découvert le Ash que connaissent Alex et les autres : un chef de
gang redoutable, autoritaire, vénéré, voire craint, conservant avec autrui une
certaine distance. « Je n’y avais
jamais fait attention, mais il a vraiment une sacrée influence. C’est le roi,
il incarne le respect, la peur et le pouvoir absolu » pense-t-il. « Pourtant, avec moi… »
ajoute-t-il à part lui. Il commence seulement à se rendre compte que lui-même
possède une place spécifique dans l’estime d’Ash. Ce qui signifie également
qu’avec d’autres personnes que lui, Ash bride ses sentiments, et reste dominé
par la méfiance. Dès lors, que peut-il ressentir ? Du bonheur ?
Probablement pas…
Ash : « Tu
as les cheveux vraiment noirs, et tes yeux ont la couleur des ténèbres. On est
si différent. »
Eiji :
« C’est marrant. Pourtant, on est tous les deux humains. »
Ash sait qu’il vient de se montrer à Eiji sous
un jour nouveau. Il met en évidence leur différence, sur le plan physique mais
aussi du fait qu’ils ne viennent définitivement pas du même univers. Ils ont
grandi de manière tellement différente, tout les sépare et pourtant ils sont
amis… Comme le dit Eiji, sont-ils vraiment si dissemblables au fond
d’eux-mêmes ?...
Eiji : « Beuh ! Un marchand
d’armes ! »
Eiji se trouve confronté à une nouvelle vision du
monde violent dans lequel il a pénétré. Même si cela ne lui plaît pas, il ne
recule pas et participe, avec son innocence coutumière, à la conversation. Il
en va de même quand il soigne les blessures d’Ash, un peu plus tard, et qu’ils
se balancent des vannes comme s’il s’agissait là d’une situation tout à fait
normale et coutumière.
Eiji : « Le vrai toi, il est où
là-dedans ? Est-ce qu’il y a deux Ash différents, un seul complètement
disjoncté ? »
Quelques minutes plus tôt, ils plaisantaient
joyeusement ensemble ; dès l’entrée de cet homme, Ash retrouve sa dureté.
Eiji se sent perdu entre les deux visages que lui montre son ami… Lequel est le
vrai ?
Max : « Il
ne nous a pas ramené Eiji. Il l’a laissé aller avec lui en sachant bien le
danger qu’il lui ferait courir, il n’a pas pu s’en empêcher. Ça montre à quel
point il est mal. Même le fier et impitoyable Lynx n’a pas pu supporter l’idée
de rester seul cette fois-ci… »
Max, une fois de plus, interprète l’attitude
d’Ash avec une grande exactitude. Ash, qui connaissait Shorter depuis de
nombreuses années, a été extrêmement blessé par sa mort lors des derniers
événements. Il a emmené Eiji avec lui parce que lui seul est capable d’apaiser cette
souffrance, ne serait-ce qu’un peu.
Eiji :
« Même si le monde entier était contre toi, je resterai à tes
côtés. »
Bien qu’il pense ne pas avoir fait grand-chose,
Eiji a su trouver les mots justes pour réconforter Ash, qui effectivement s’est
toujours muré dans la solitude en considérant le monde entier comme un ennemi.
Parallèlement, en un autre lieu, Max et Ibe évoquent le fait qu’Eiji est la
seule personne avec laquelle Ash lève son masque. Ce passage est décisif
concernant l’amitié indéfectible des deux garçons. Un peu plus tard, Ash se
réveille à l’aube, avant Eiji. Il se lève et va à la fenêtre. Quelles pensées
peuvent bien se dissimuler derrière l’expression de son visage ?...
Charlie :
« Il n’a que 17 ans, mais il a la maturité et les connaissances d’un homme
de 50 ! Ce n’est pas à une racaille que vous avez affaire, mais à un
génie ! »
Bien que son rôle lui déplaise, Charlie ne peut
s’empêcher de s’emporter quand il voit ses hommes se moquer du jeune âge d’Ash
et de son physique de rêve. En le jugeant son physique, ils ne le croient pas
capable d’être le chef de tous les gangs de New York. Il rétablit la vérité
avec fermeté ; sans parvenir à dissimuler son admiration pour celui qu’il
recherche.
Max : « Si
tu t’inquiètes pour Eiji, pourquoi est-ce que tu ne nous le confies
pas ? »
Ash : « Il
est plus en sécurité avec moi. Si les choses dégénèrent, je ne suis pas sûr que
vous pourrez le protéger. »
Quand il prononce ces paroles, Ash rougit et
détourne les yeux. Il ne ment pas vraiment, car il est vrai que son but le plus
important est de protéger Eiji et il ne s’en cache pas ; pourtant, le fait
de le garder à ses côtés pour cette raison sonne plus comme une excuse que
comme une raison valable. Max n’est pas dupe et sait ce qu’il en est ; cependant,
il s’inquiète aussi et surtout pour Ash, car le passé a déjà démontré qu’Eiji
est son point faible.
Max : « T’es
vraiment quelqu’un, toi. C’est la première fois que tu me fous vraiment les
jetons. (…) Si le diable existe dans ce monde, je suis sûr qu’il a ton
visage. »
Max n’est pas facilement impressionnable, mais
la prouesse que vient d’accomplir Ash par ordinateur, en provoquant la ruine de
Golzine, l’acculant dans une accusation d’escroquerie, tout s’enrichissant au
passage, l’effraie véritablement. Cet Ash, doté de capacités intellectuelles
hors normes, lui semble bien plus démoniaque encore que celui qui se bat dans
la rue et abat ses adversaires comme on écrase une mouche.
Charlie :
« J’étais sur une affaire de tueur en série dont les victimes étaient des
ados blonds. Il nous a aidés pour l’enquête "au mouton". Il n’avait que 14 ans mais il avait déjà une
sacrée personnalité pour un gamin de son âge, il en imposait. Et il était d’une
intelligence diabolique. Rien que de penser à ce qu’il pourrait
faire, j’en ai froid dans le dos. Dans
quelques années, il deviendra le plus grand cerveau du pays… ou le plus grand
criminel. L’un ou l’autre. C’est inéluctable. »
Charlie connaît Ash depuis longtemps, il a
assisté à son ascension et le tient en grande estime. C’est un adversaire de
taille, qu’il craint à sa juste mesure. Et il sait que si personne ne l’arrête,
son influence ne fera que grandir et pourrait atteindre des portées
inimaginables.
Yut-Lung :
« Si je ne te dis rien, c’est parce que je ne veux pas t’enfoncer encore
plus. Je suis vivant, et pourtant je suis déjà en enfer, et Ash aussi. Je ne
veux pas que tu deviennes comme nous. »
Yau-Si tait à Sing la vérité sur le Banana
Fish, car il espère le protéger en le maintenant dans l’ignorance, et le garder
à l’écart des complots d’ampleur qui se trament autour de cette drogue. Bien
que Sing n’hésite pas à le vanner et à le provoquer, il tient bon, tente de le dissuader
d’affronter Ash (surtout que Sing est parfaitement conscient de son
infériorité), et semble éprouver pour lui un attachement certain.
Yut-Lung : « Ash, tu as choisi de ne plus regarder
en arrière… Moi aussi je dois oublier mon passé. »
Inspiré par la force d’Ash, qui a traversé la
vie malgré les nombreuses vicissitudes qu’il a subies, et effrayé par le
potentiel du Banana Fish, Yut-Lung décide d’aller de son propre chemin, et
commence à prendre des décisions personnelles. C’est ainsi qu’il choisit de
parler du Banana Fish à Hua-Lung uniquement, sans en informer Daai-Yan.
Ash :
« D’ici là, il pourra plus supporter de me voir. »
Ash est conscient d’être en train de me montrer
à Eiji un visage nouveau et déplaisant. Il est convaincu qu’Eiji ne tardera pas
à le haïr, et bien qu’il se sente triste à cette pensée, il se persuade que
c’est le mieux pour lui. Shunichi n’est pas insensible à sa peine, et sa
reconnaissance envers les efforts qu’il déploie malgré tout pour lui et Eiji en
est accrue.
Cain :
« Fais gaffe à ta peau, baby. Ça serait dommage de gâcher un talent
pareil. »
Ash :
« C’est ce que je pense aussi. »
Cain :
« Ha ! Ha ! Il a de la répartie, il me plaît,
celui-là ! »
Bien qu’il soit à la tête d’une bande qui
déteste les blancs, Cain est séduit par l’audace d’Ash. Il accepte de
l’écouter, puis s’entretient et négocie avec lui d’égal à égal, ce qui suffit
largement à montrer la portée de sa propre influence en tant que chef de gang,
mais aussi qu’il est loyal et fier, en un mot : de la même espèce qu’Ash. Cet
échange marque entre les deux leaders le début d’une grande amitié, fondée sur
un respect admiratif mutuel.
Observations
Qu’est-ce que l’hiyayakko ? C’est un plat à base de tofu, servi froid et
accompagné de bouillon. Accessoirement, un repas tout prêt que les hommes d’Ash
ont acheté à Eiji pour lui faire plaisir. Sauf que bien sûr, c’est de la
nourriture japonaise à l’américaine…
Lorsque Ash quitte Papa Dino après s’être entretenu avec lui, on remarque que les
mains de ce dernier tremblent. Bien qu’il sache conserver son sang-froid,
montrant par là même qu’il est un vrai dur qui ne se contente pas de régner du
haut de son trône, il est véritablement terrifié par Ash.
Dans ce volume, Eiji prend pour Ash des photos de tous ceux qui entrent et sortent
de l’immeuble. Il se sert de l’expérience acquise auprès d’Ibe, qui n’est déjà
pas négligeable ; malgré la mission de confiance qui lui a été assignée,
il regrette de ne pas pouvoir aider Ash autant que le font les hommes de son gangs.